samedi 16 mars 2013

La plage, ou l’épiderme des terres

Sur la plage (malgré le terme qui renvoie plutôt à l’idée de surface, de plan, de largeur) tout est lignes, strates, plis. Les stries que la mer creuse sur le sable à son passage, les lignes ondulantes qu’elle forme en déversant en nuée coquillages, algues brunes et autres déchets, les chemins côtiers, les digues, les pontons, les passerelles, les ganivelles et autres clôtures, la ligne d’horizon, sont autant d’éléments qui composent cette environnement graphique filaire, qui semble précaire et fragile.
La mer informe, mouvante, massive et lourde fait face à ce petit jeu frénétique de hachures et de traits, comme une tentative vaine et émouvante de l’espace terrestre de matérialiser et sauvegarder ses propres limites. Le monde tellurique semblent ainsi déployer une série de contours, qui se précipitent sur le rivage, se superposent et s’accumulent, pour densifier et réaffirmer leur frontière. Tandis que, les léchant, les chatouillant, les repoussant, la mer, avec flegme, indifféremment dans son mouvement, vient se jouer de ces vaines clôtures.

Texte de



 




Croquis de

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